Bravo et merci à Paul de nous avoir concocté ce séjour dans les Cévennes.
Il a commencé sous les meilleurs auspices. Partie tôt le matin d'Avignon, j'avais décidé d'aller dire un petit bonjour à René et Geneviève Tort qui habitent tout près d'Anduze, lieu de rencontre pour ce rassemblement. René me propose d'inviter les copains à visiter l'église romane de Tornac, dont il détient la clé.
Repas chez Geneviève et René Tort à Tornac
Au rendez-vous d'Anduze, je transmets la proposition aux copains qui acceptent volontiers. Nous voici donc partis chez les Torts. Leur jardin est assez grand pour accueillir nos voitures. Comme il est midi passé, on décide de pique-niquer d'abord. René nous installe une table sous son préau, sort des chaises, et on ne sait qui de notre hôte ou des envahisseurs, est le plus heureux de cet imprévu. Après le dessert, René nous offre le café. Et la chapelle ? Il est trop tard, on nous attend au Désert à quatorze heures. Merci à Geneviève et René de ce moment agréable à Tornac.
Les camisards
Nous voici donc partis vers le musée du Désert, au Mas Soubeyrand, car le thème principal de ce voyage était la guerre des Camisards, ces résistants farouches et déterminés à conserver leur foi, menacée après la Révocation en 1685 par Louis XIV de l'Édit de Nantes promulgué en 1588 par Henri IV. Le roi interdit le culte protestant, ordonne la démolition des temples, le départ des pasteurs hors de France, le baptême de tout nouveau-né, mais interdit aux simples fidèles de partir sous peine de galère. Certains réussissent tout de même à quitter le royaume (Berlin, Londres, Genève, Amsterdam) et soutiendront ceux restés au pays, obligés de se cacher pour pratiquer leur culte. La guerre éclata vraiment après l'assassinat en 1702 de l'Abbé du Chayla à Pont de Montvert. Elle ne prendra fin qu'à la mort de Louis XIV, mais il faudra attendre 1787 pour que soit promulgué l'Édit de Tolérance par Louis XVI.
On ne peut parler de ces résistants sans évoquer le souvenir de Marie Durand, restée prisonnière trente huit ans dans la Tour de Constance à Aygues Mortes. Elle a préféré la prison, plutôt que la conversion ! Mais les Cévennes ce sont aussi de magnifiques paysages, de beaux villages, des sites archéologiques. Nous avons ainsi, près de Florac, découvert des traces de dinosaures, fait le circuit des menhirs, etc
Florac, Pont de Montvert, Mont Lozère, St Flour du Pompidou, etc
Florac, ville d'eaux, au confluent de plusieurs rivières, abrite dans son château un musée qui nous explique l'évolution géologique de la région, la flore et la faune du Parc. À Pont-de-Montvert nous visiterons l'écomusée qui retrace la vie des habitants, leurs métiers, etc De là nous partirons pour une petite rando jusqu'au Mont Lozère qui nous offrira un panorama à 360°, magnifique. Nous visiterons quelques chapelles romanes, dont Saint Germain de Galberte, démolie, rebâtie, redémolie, etc La première construction remonterait au Vème siècle. Urbain V, né à Grisac, en 1310, la fit reconstruire, entre 1362 et 1370. La Révolution passée par là, il ne reste que la chaire en bois, sculptée, dont il manque le socle (une tête de lion) et dont toutes les sculptures ont été taillées à la hâche. À citer aussi la petite chapelle de St Flour à Pompidou.
Génolhac et un retour mouvementé à un gite bien agréable
Un moment mémorable de ce séjour fut "les Cévennes by night". De Génollhac, visité "à la japonaise" car il se faisait tard, guidés par GPS, nous voilà sur le chemin du retour obéissant aux commandes, nous tournons à gauche puis allons tout droit, puis à gauche, puis tout droit, puis à gauche mais voilà nous avons tourné en rond : pris une route secondaire pour nous retrouver, après avoir traversé un petit village qui n'a jamais vu autant de voitures, sur la route où nous étions un quart d'heure auparavant. Nous repartons donc sur la route principale et refusons cette fausse indication qui se répète ! Nous allons bientôt être sur une route entourée de forêts, et continuons cependant à suivre les indications du GPS qui ne se trompera plus de manière aussi flagrante. Ce doit être beau dans la journée mais la nuit ! Heureusement les dinosaures ont disparu, les loups itou, mais pas les sangliers. En voilà un qui traverse devant nos phares, il a eu plus peur que nous. En arrivant au gîte, notre hôte nous dit que s'il avait heurté la voiture nous aurions été obligés de rentrer à pied ! Nous l'avons échappé belle ! Enfin, un carrefour, des panneaux indicateurs, nous voilà sur la bonne route et le gîte est là où nous attend un bon repas. Et comme nous étions seuls ce soir là, nous avons pu chanter et sortir une partie de notre répertoire, entraînés par la Diva Marthe qui voudrait bien monter une chorale ! Attendons une prochaine rencontre.